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Nous arrivons la veille du 1er novembre, fête nationale du début de l'insurrection de 1954; pas d'affaires possibles, tout est fermé. Nos instincts nous dictent toutefois de tenter l'escapade, car le pouls d'Alger ne cesse de battre, et oublie de distinguer les jours ouvrables de ceux fériés. Alger vit tous les jours dans ses belles rues grimpantes, ses boulevards dorés, sa corniche ensoleillée, son souk encombré, son port dégagé, ses places, ses escaliers, son église, ses mosquées. Nous voilà lancés à la découverte de la belle ville... Son "monument"Perché sur la "colline à gauche", lorsque la mer méditerrannée encore toute bleue, s'allonge à droite sans fin ni horizon, le grandiose Mémorial du Martyr semble monter la garde à l'entrée d'Alger, offrant aux visiteurs sa taille vertigineuse et une vue imprenable sur le nord de la ville, dont les millons de détails restent insaisissables par les meilleurs appareils optiques:
Ses immeubles blancs aux styles fusionnésLa ballade en voiture dans une ville peut paraître banale, mais grande fut notre surprise lorsque le chauffeur nous amena dans les environs du majestueux hôtel Aurassi et du Palais Présidentiel, puis nous conduisit à travers des rues garnies d'innombrables immeubles blancs de tous genres, mais dont la blancheur ne tarda à être dominée par la verdure de la superbe colline d'Hydra. Sur Alger, il y à la fois concurrence et concours de styles, d'architectures et de goûts, tous s'infiltrant aux travers de nos rétines, pour venir titiller notre matière grise par les trois couleurs de base: blanc plâtre, vert forestier et bleu céleste: imprimantes et écrans n'ont qu'à se perfectionner, ni CMYK, ni RGB ne seront à la hauteur de la tâche lorsqu'il s'agira de l'illustrer!
Ses ornements urbainsAlger orne ses constructions et ses rues; elle les décore de statuettes et de consoles dorées, de balustrades en fer forgé, de boiseries, de fins balcons, de corniches, d'arcades et de lanternes. Mais qui sont donc ces maîtres-artisans qui ont si bien réussi à façonner la pierre, le bronze et le fer, pour habiller Alger de cette immense robe de mariée digne de la meilleure maison de haute couture? 
Sa place des martyrs, son soukDe la place des martyrs, nous nous enfonçons dans le souk d'Alger, glissant corps à corps parmi marchands affairés, clients impatients et promeneurs secoués. L'étendue des produits est certes phénoménale, et nous rappelle tant d'autres marchés fourre-tout / trouve-tout du maghreb, mais aussi des autres Orients, Saïda, Damas, Erbil...  Les abayas pointant du sol comme les stalagmites et les Deglet Nour tombant comme des stalactites, terminent de nous enchanter dans cette grotte à ciel ouvert, ou presque; la magie de l'Orient s'installe en nous:  
Son église, ses mosquéesL'église de Notre Dame d'Afrique imposante, arrogante, surplombe la mer, les nombreuses mosquées s'encastrent dans les quartiers populaires, mais se distinguent par leur simplicité qui en fait leur beauté. Les fidèles de tout rite sont servis, et peuvent choisir entre les peintures murales de l'autel, ou les boiseries ornementales des mussallas.  
  
Son port, sa cornicheCôte à côte, le petit port de pêcheurs et le grand port industriel se partagent les quais qui font face aux impressionnants bâtiments coloniaux, sur lesquels se promène la corniche d'Alger. Un paysage urbain d'une rare qualité, doublé de celui maritime et pittoresque du vieux port, nous ont obligé à prolonger la promenade dans ce quartier:    Ce garde-corps en fonte, infatiguable, incassable, invariable et dont la résistance à la corrosion et aux sels marins, a dû faire rougir tous les inox du monde, garde encore sa belle robe verte, bien que portant la trace de piqûres d'hommes-moustiques, méprisables créatures au dard marqueur.  Le franchir du regard, c'est tomber sous le charme du vieux port, ses embarcations fragiles mais qui flottent quand-même, sa propreté impeccable, son restaurant et son club nautique. 
Son Bab El OuedRassurez-vous, tout à Alger n'est pas parfait, mais au contraire, certaines banlieues comme Bab El Oued, rivalisent de beauté par leurs ruelles sinueuses et maisons anciennes. Perchée sur la colline abritant l'église Notre Dame, Bab el Oued nous a transportés vers un monde de simplicité et d'authenticité, typique aux zones rurales, aux villages, aux bourgs, mais en pleine ville... En ce qui me concerne, cela évoque mon village natal de Jezzine au Liban: 
Somme toute...Vous l'aurez compris, il est difficile de ne pas tomber amoureux d'Alger...
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